Le dimanche 15 décembre à partir de 9h30, nous vous invitons au colloque : Innovation et transmission, au Grand salon de l'Hôtel de Ville de Metz

(Entrée libre)

 

Au moment où certains vivent la modernité comme un combat contre l’héritage, où d’aucuns demeurent persuadés que l’éducation consiste, non pas à transmettre, mais à appeler chacun à construire son propre savoir, n’est-il pas important de penser cette apparente contradiction entre une transmission, jugée naguère indispensable à la survie de nos sociétés, et l’innovation perçue désormais comme nécessairement destructrice ?
Et si, en réalité, l’innovation, la vraie, celle qui s’avère pérenne et prospère, n’était pensable que du fait même de la transmission de tout ce que la civilisation humaine a produit jusqu’ici ?
Comme l’écrivait si finement André Suarès : "Nous voulons être du temps qui vient en y portant quelques rayons du temps qui n’est plus";. C’est ce que, dans des domaines très divers, de l’art aux sciences en passant par la littérature, nous feront percevoir les communications de ce colloque.

 

9h30 | Accueil


10h-10h30 | Allocutions introductives et présentation du colloque :
Pierre BRASME, Président de l’Académie Nationale de Metz
Désirée MAYER, Présidente JECJ-Lorraine et JECPJ-France
Monsieur Dominique GROS, Maire de Metz

 

10h30 | Innovation et continuité dans la vie quotidienne et sa représentation
Présidence : Pierre Brasme, Président de l’Académie Nationale de Metz

Madame Marie Antoinette Kuhn, historienne de l’art : historienne de l’art, membre de l'Académie Nationale de Metz
Art futile, Art utile… 

L’art peut nous surprendre, nous éblouir, nous déconcerter… est-il utile ? est-il futile ?N’est-il pas un éternel retour ? Recherche d’une esthétique , subtilité autour des formes, des techniques, des nouveautés, l’art est une expérimentation qui se poursuit depuis la préhistoire, une exploration le plus souvent heureuse qui traverse les siècles et permet aux humains de se connaître différents, en somme de se reconnaître.

Marie-Antoinette Kuhn-Mutter est docteur en Histoire des Civilisations- Histoire de l'Art. Elle est l'auteur de plusieurs ouvrages concernant la cathédrale; de Metz, Saint Vincent de Metz, les vitraux de Jean Cocteau en l'église Saint Maximin de Metz, de nombreuses
 communications et articles dans les Mémoires de l'Académie Nationale de Metz dont elle est membre titulaire, et de conférence diverses en particulier à l'université de la Culture permanente de Nancy. Elle est membre titulaire de l'Académie Nationale de Metz.

Monsieur Jean Pierre Pister, professeur émérite, membre de l’Académie de Stanislas : La transmission de la culture musicale, du gramophone aux technologies récentes.


Cette histoire est indissociable de multiples progrès technologiques apparus au cours du XXe siècle : d’abord les premiers gramophones à cylindre, suite à l'invention de Thomas Edison, avec des enregistrements strictement acoustiques par des procédés exclusivement mécaniques.  Puis, l'enregistrement électrique emprunte à la radio naissante sa technologie, avec des progrès dynamisés par l'avènement du cinéma parlant qui mènent vers une plus grande fidélité.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le disque de longue durée microsillon rend possible l'enregistrement d’œuvres intégrales sur un même support, permettant la diffusion d'un très vaste répertoire. La généralisation de la bande magnétique qui fixe de nouvelles normes techniques de « haute-fidélité », puis le passage à la stéréophonie enfin l’invention du Compact Disc, constituent des conquêtes successives d’une qualité croissante de reproduction.
Enfin depuis les années 2010, la dématérialisation des enregistrements musicaux devenus de simples fichiers numériques faciles à télécharger par Internet conduit au triomphe récent du « streaming ».
Cette histoire d'enregistrement, de ces innovations qui ont permis la diffusion de notre patrimoine musical, est indissociable de celle des grands directeurs artistiques qui en ont construit l'histoire. Ils constitueront le fil conducteur de cette communication.


Monsieur Jean Pierre Pister, Professeur Agrégé d’histoire, a enseigné à Metz au Lycée Georges de la Tour avant d’être promu dans le corps des Professeurs de Chaire supérieure et d’assurer la préparation, au Lycée Henri Poincaré à Nancy, aux épreuves d’histoire des concours des Écoles Normales Supérieures et des Instituts d’Études Politiques. Il a assuré des fonctions à la présidence de diverses associations (et notamment le Cercle Lyrique à Metz) et donne régulièrement des conférences et des émissions de radio sur des sujets d’histoire contemporaine et de musicologie. Il est membre associé de l’Académie de Stanislas de Nancy.

 

Professeur Abdallah Ougazzaden, Directeur de Georgia Tech Lorraine : Les innovations scientifiques et technologiques : une réponse aux grands défis sociétaux ?


Les innovations scientifiques et les ruptures technologiques apportent une contribution
substantielle à la résolution des grands défis sociétaux tels que l’énergie, l’environnement, le transport et la santé. Cette présentation va discuter de l’impact de ces nouvelles technologies sur le développement économique et notre bien-être.

L'innovation implique également que les sociétés, les systèmes d'éducation et de formation donnent aux gens les moyens d'innover et de répondre rapidement aux nouveaux besoins en termes de compétences. Pour cela, il faut développer des nouvelles approches de transmission de ces innovations disruptives aux nouvelles générations.
Cette communication présentera quelques exemples de nouvelles méthodes d’éducation et de formation dans le monde académique et industriel.

Le Professeur Ougazzaden Abdallah Ougazzaden a acquis, en trente années d’activité de recherche dans des laboratoires de renommée internationale (CNET, Optoplus, puis aux États Unis, auprès de Bell Laboratories), une réputation qui dépasse très largement les frontières de notre pays dans les domaines des
semiconducteurs, la photonique et de l’optoélectronique et leur application industrielle dans les télécommunications, les énergies renouvelables, les transports et l’environnement. Il a contribué à créer le laboratoire franco-américain du CNRS, unique en France, qu’il a dirigé pendant 12 ans. Le Dr. Ougazzaden a acquis également une grande expérience industrielle au sein des grandes sociétés
françaises et américaines, notamment en tant que directeur pour la R&D (recherche et développement).
Il est actuellement professeur à l’Université de Georgia Institute of Technology, directeur de GeorgiaTech Lorraine, le campus européen de l’Université américaine Georgia Institute of Technology, et co-fondateur et co-président de l’Institut Lafayette, plateforme d’innovation et de transfert Technologique à Metz. L’équipe de recherche qu’il y a mise sur pied participe à de grands projets industriels européens, et publie dans des revues à très fort impact. Le Dr. Ougazzaden détient 26 brevets et a produit plus de 450 publications et communications scientifiques, et a obtenu plusieurs prix scientifiques prestigieux. Il est chevalier de la Légion d’Honneur. Il est membre de l’Académie Nationale de Metz

 

12h-12h30 | Débat

Pause déjeuner

 

14h30 Innovation et continuité dans la pensée
Présidence : Désirée Mayer, Présidente de l'association pour les journées européenne de la Culture Juive France (JECJ France), et de l'association JECJ Lorraine, membre titulaire de l'Académie Nationale de Metz

Monsieur Franck Colotte, enseignant chercheur chroniqueur culturel, membre correspondant de l’Académie Nationale de Metz
La littérature comme paradigme d’innovation et de transmission. Les enjeux d’un processus plurimillénaire

De l’Antiquité à nos jours - d’Homère à la dernière production scripturaire venant de paraître, la littérature engage tous les acteurs impliqués dans ses dimensions interprétatives, esthétiques, épistémologiques, etc. dans un processus tant testimonial et transmissif qu’innovant et réformateur.
Considérée comme un vaste dispositif au service de ce processus complexe et pluridimensionnel, la littérature, dépassant les frontières spatio-temporelles, catégorielles, anthropologiques, etc., s’inscrit non pas en marge des profonds changements ayant modifié la configuration des sociétés et des idéologies, mais au cœur de ces derniers, comme condition sine qua non d’une humanité imaginante, « auto-narrative », « auto-réflexive », etc. interagissant avec les deux moteurs fondamentaux que sont l’innovation et le la transmission. La présente conférence, en s’attachant à se poser quelques questions fondamentales (rapport aux textes du passé, le processus de
légitimation et de réception littéraires, etc.) et en couvrant un vaste spectre diachronique et thématique, s’efforcera de mettra en lumière les tenants et les aboutissants de ces phénomènes complexes appliqués au champ littéraire.

Enseignant-chercheur associé entre autres au Centre Léon Robin de recherches sur la pensée antique, Franck COLOTTE s’attache depuis une quinzaine d’années, à travers divers travaux relatifs aux domaines de la littérature et la philosophie, à des questions fondamentales constitutives de ces deux domaines de réflexion ainsi qu’aux enjeux et perspectives diachroniques de leur réception. Membre correspondant de l’Académie Nationale de Metz depuis 2017, il s’emploie notamment à mettre en lumière les ponts existant entre l’Antiquité et notre époque.

Monsieur Raymond Oliger, vice-président de l’Académie nationale de Metz : Innovation et transmission :les nouveaux paradigmes du 21e siècle.


L'évolution des innovations a cessé d être linéaire dès le 20e siècle au cours duquel elle a subi des accélérations successives. Avec la révolution numérique,la perspective transhumaniste et l énigme de l Intelligence Artificielle,cette évolution est devenue à la fois
« irruptive » et « disruptive » en ce début du 21e siècle.
De nouveaux paradigmes se font jour.
Introduisent ils une nouvelle façon de penser et de poser les questions de toujours?

Monsieur Raymond Oliger est vice président de l Academie Nationale de METZ. Ancien professeur de philosophie, il a aussi été chargé de cours à l’Institut d’Administration des Entreprises de Nancy en stratégie hospitalière et du secteur médico-social. Il est directeur
d’hôpital honoraire, mais a aussi présidé la Fédération Nationale des Banques Populaires et a été vice-président de la Fédération Internationale des Banques Populaires. Il est président d’honneur de la Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne.

Invitée d'honneur :
Madame  le Rabbin Pauline Bebe, Le judaïsme, une tradition d'nnovation 

Le judaïsme est à la fois une tradition ancienne et moderne ; ce monothéisme le plus ancien et le plus petit en nombre d’adhérents dans le monde a su perdurer malgré toutes les persécutions que ses fidèles ont subies. Il a fait de la tradition sa source d’inspiration première mais a poursuivi sa marche en pensant l’avenir. Il a pu s’adapter à chaque siècle et dans chaque pays à son environnement. Ses maîtres ont relu les textes, en leur apportant un renouvellement continu.  Cette capacité à se renouveler et à innover a permis sa survie. Comme l’a écrit E. Lévinas : « dans chaque verset se trouve un oiseau aux ailes repliées qui attend le
souffle du lecteur ».

Pauline Bèbe a été ordonnée rabbin en 1990 par le Léo Baeck College à Londres, devenant la première femme à exercer ces fonctions en France et en Europe continentale après la guerre. Elle anime la Communauté Juive Libérale-Ile de France dans le 11ème arrondissement qui compte près de 500 familles. Elle a été chargée de cours aux Collège des Bernardins, à l’INALCO et à Sciences-Po. Elle est auteure d’une dizaine ouvrages dont « Saisir le merveilleux dans l’instant » le Passeur, « le cœur au bout des doigts », Actes Sud, « La Torah pour les Nuls en 50 notions clés », First. Elle a été à l’initiative de la création de l’Ecole Rabbinique Libérale de France.
Elle est membre du bureau de l’Assemblée des Rabbins Européens(ERA) et du Collège des fondateurs du Programme Emouna-l’Amphi des Religions.

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